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NATURE ET ACTION DES RAYONNEMENTS RADIOACTIFS

DETECTION ET PROTECTION DE LA RADIOACTIVITE.

INTRODUCTION

Définition de la radioactivité et nature des rayonnements :

Les atomes qui constituent la matière sont en général stables, mais certains d'entre eux se transforment spontanément en émettant des rayonnements qui emportent de l'énergie.Cela s'appelle la radioactivité alpha.

On distingue 3 types de rayonnements correspondant à 3 formes de radioactivité :

La radioactivité alpha se traduit par l'émission d'un noyau d'hélium, édifice particulièrement stable constitué de 2 protons et de 2 neutrons, appelé particule .

La radioactivité béta correspond à la transformation, dans le noyau soit d'un neutron en proton, radioactivité béta- , caractérisée par l'émission d'un électron e- ; soit d'un proton en neutron, radioactivité béta+, caractérisée par l'émission d'un anti-électron ou positron e+; elle ne se manifeste que dans des noyaux radioactifs produits artificiellement par des réactions nucléaires.

La radioactivité gamma à la différence des 2 précédentes, n'est pas liée à une transmutation du noyau. Elle se produit par l'émission d'un rayonnement électromagnétique, comme la lumière visible ou les rayons X mais plus énergétique. Cette radioactivité peut se manifester seule ou en accompagnant la radioactivité alpha ou béta. (Retour)

Unité de mesures

Lorsqu'un noyau se transforme par émission radioactive, on dit qu'il y a une désintégration. Ainsi, l'activité d'un corps radioactif correspond au nombre de désintégrations de ses atomes en une seconde; elle se mesure en Becquerels.

Un Becquerel (bq) correspond à la désintégration d'un noyau d'atome par seconde. C'est une très petite unité de mesure.

L'autre unité, toujours utilisée, est la Curie (Ci) qui correspond au nombre de noyaux qui se désintègrent dans un gramme de radium par seconde (ancien système).

1 Ci = 3,7 * 1010 bq, soit 37 milliards de désintégrations/seconde. (Retour)

Détecteurs électroniques

Les détecteurs électroniques sont ceux en interaction avec un rayonnement se traduisant par une impulsion électrique.

Compteur GEIGER - MÜLLER (1913) : Type le plus simple. C'est une " chambre d'ionisation "détectant les particules individuelles. Détecteur de particules ionisantes constitué par un cylindre métallique (cathode) rempli de gaz (mélange de gaz rares)à basse pression. Dans l'axe du tube est tendu un fil conducteur mince et isolé (l'anode): la tension entre l'anode et la cathode est positive et élevée.Toute particule ionisante est accélérée, sous l'effet de cette tension, et entre en collision avec les atomes du gaz.,leur arrachant ainsi des électrons . Le passage d'une particule ionisante dans le compteur déclenche donc une avalanche électronique collectée par le fil qui fournit une impulsion éléctrique. Cet appareil permet donc de compter le nombre d'impulsions.Ces compteurs sont très utilisés dans les appareils portatifs de détection des rayonnements; que ce soit pour la protection civile ou militaire ou pour la prospection des minerais radioactifs.


Chambre d'ionisation : C'est un dispositif semblable au compteur Geiger. Elle comprend une cathode cylindrique sur l'axe de laquelle est placée une anode filiforme; le tout est enfermé dans un tube contenant un gaz (azote, brome, hydrogène). Entre les 2 électrodes est établie une tension de quelques centaines de volts. Entre anode et cathode, on dit que règne un champ électrique qui est utilisé pour collecter les ions et électrons produits dans le gaz par le passage d'une particule. Leur nombre est proportionnel à l'énergie de la particule. Il en résulte un courant entre anode et cathode également proportionnel à l'énergie de la particule.Une telle chambre peut donc renseigner sur l'énergie moyenne d'un flux de particules, ce que ne peut faire le compteur Geiger. De plus, cette chambre possède une bonne stabilité et donc une grande précision à (10-4 près). Utilisée pour certains scanners modernes, elle détecte facilement les particules .

Compteur à étincelles : L'amplification est poussée jusqu'au stade où une étincelle se produit au point de production de l'ionisation initiale. Peu utilisé (temps mis pour le déclencher à nouveau).

Le scintillateur : Elément dans lequel une particule provoque l'émission de lumière par une cellule photo-électrique sensible : le photomultiplicateur; capable en général de fournir une impulsion électrique pour chaque photon absorbé par effet photoélectrique sur une surface photo sensible.Ces détecteurs peuvent être solides, liquides ou gazeux.

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Détecteurs à visualisation : (Ceux où une info de type photographique est obtenue)

La chambre à bulles : C'est en 1932 que D. GLASER a commencé la réalisation d'un détecteur utilisant la formation de bulles dans un liquide dont la pression est abaissée un court instant au-dessous de sa pression d'ébullition. Des " germes " tels que des particules solides avec des ions doivent servir de point de départ à la formation des bulles gazeuses. Ainsi , si une particule de haute énergie pénètre dans un tel liquide, elle va provoquer une ionisation sur son trajet et ces ions vont servir de germes d'ébullition provoquant un chapelet de petites bulles matérialisant le trajet de la particule.

Une chambre à bulles comprend :

            Une masse de liquide maintenue sous pression.
            Un compteur détectant l'arrivée d'une particule et provoquant la dépression dans la chambre, le déclenchement d'une photographie et la recompression (ceci dans un intervalle de temps de l'ordre du centième de seconde).
 

On utilise des chambres à hydrogène liquide ou des chambres à liquides lourds (propane). Elles permettent ainsi d'obtenir des renseignements sur la charge , la masse, la vitesse des particules et leur mode de désintégration.

La chambre de Wilson ou chambre à brouillard : C'est l'opposé de la chambre à bulles : au lieu d'utiliser le retard de l'ébullition d'un liquide, on se sert du retard de la condensation d'une vapeur, en général l'alcool. De même, la condensation en gouttelettes se fait autour de " germes ", très souvent des ions. Ainsi, la trajectoire sera matérialisée par la traînée de gouttelettes se formant autour des ions formés par la particule. Mais elle est moins utilisée que la chambre à bulles car elle est plus longue à remettre en état de marche. Cependant, elle a permis la découverte du positron.

La chambre à étincelles : La chambre détecte les traces laissées par les particules .L'étude et la réalisation de ces détecteurs ont commencé en 1959. Une série de feuilles métalliques planes et parallèles ( électrodes) séparés d'environ 1 cm est placée dans une enceinte remplie d'un mélange de néon et d'hélium à la pression atmosphérique.

Les particules traversent la chambre perpendiculairement aux plaques et ionisent les gaz, laissant ainsi des traces latentes durant 1 à 2 µs. Ainsi des étincelles éclatent aux endroits où sont passés les particules. Elle a surtout été utilisée dans les années 1960/1970.

Chambres à fils : G. Charpak a inventé et développé des chambres à fils; entre deux plaques parallèles se trouve une nappe de fils parallèles et équidistants.La tension entre fils et plaques est positive de quelques kV.Si une particule traverse la chambre,elle crée dans le gaz des ions et des électrons.Les électrons se dirigent vers les fils et les électrons ionisent à leur tour le gaz d'où un effet d'avalanche. Un amplificateur branché sur chaque fil permet d'enregistrer ces impulsions.

Toutes les données sont ensuite traitées par ordinateur. (Retour)

Impact des particules sur la matière

Si une particule possède une énergie cinétique suffisante, celle-ci va agir sur les atomes qu'elle va traverser, leur arracher des électrons et ainsi créer des ions.

Toutefois cette ionisation va dépendre de la charge, de la vitesse et de la masse de cette particule.

Le principe de la radioactivité se résume donc à une ionisation qui peut être soit directe pour les électrons et les particules , soit indirecte pour les photons et les neutrons.

Particules à ionisation directe

Les particules alpha :

Celles-ci sont constituées d'un noyau d'hélium portant une charge positive de 2 protons, ce qui a pour conséquence d'attirer les électrons.

Ainsi cette particule produit une forte ionisation: de 2 à 5000 paires d'ions par millimètre cube dans l'air atmosphérique.

Parcours d'une particule a dans différents matériaux

substances

Air,0°C,76 cm Hg

Eau

Aluminium

Plomb

énergie cinétique initiale : 1 Mev

0,5 cm

8 µm

3 µm

1 µm

énergie cinétique initiale : 5 Mev

3,5 cm

45 µm

21 µm

7µm

Les particules Béta :

Elles sont de 2 types : les électrons ordinaires, (béta - ) , périphériques de l'atome, et les positrons , électrons positifs, (béta + ), extrêmement rares et qui ne seront donc pas étudiés ici.

La particule béta - possède une charge négative capable d'arracher un électron à l'atome qu'il traverse. Toutefois, son pouvoir ionisant reste au-dessous de celui d'une particule alpha.

Dans l'air atmosphérique, elle ne produit que 4 à 20 paires d'ions par millimètre cube.

Par sa charge électrique, la particule béta - est facilement arrêtée et son action biologique se limite surtout aux radionucléides fixés dans l'organisme par ingestion.

Parcours des électrons dans différents matériaux .

Substances :

Air,0°C,76 cm Hg

Eau

Aluminium

Plomb

énergie cinétique initiale : 1 MeV

2,9 m

4 mm

1,5 mm

0,35 mm

énergie cinétique initiale : 5 Mev

10 m

15 mm

5,5 mm

1,3 mm

Particules à ionisation indirecte

Les photons gamma :

Ayant une masse nulle et étant électriquement neutre, les photons gamma ne provoquent pas une ionisation directe.

Toutefois, la puissance de pénétration et de diffusion est énorme : au cours d'une explosion nucléaire, cette particule peut couvrir une distance de 1 à 3 km, et traverser tous les corps qu'ils soient liquides, solides ou gazeux.

A ces distances, le corps humain, mais aussi jusqu'à 40 cm de plomb, peuvent être aisément traversés. On appelle demie-épaisseur , ou épaisseur de demie absorption , l'épaisseur du matériau à traverser pour que la moitié des particules du faisceau incident soient absorbées.

Demi-épaisseurs pour des photons d'énergie 1 MeV

Substance absorbante

Air 0°C,76 cm Hg

Eau ou tissu vivant.

Béton

Plomb

Demie- épaisseur

150 m

15 cm

6 cm

1,5 cm


Quelques épaisseurs de demie absorption pour les photons g en fonction de l'énergie .

Energie cinétique (MeV)

Plomb(cm)

Béton(cm)

Eau(cm)

0,5

0,18

4

12

5

18

8

20

Les neutrons

Ces particules neutres, possèdent une masse et n'ont pas d'action électromagnétique. Elles n'agissent sur les noyaux que par interaction forte. Le pouvoir de pénétration de ces rayonnements est très puissant et très agressif pour le corps humain.

Ainsi, lors d'une explosion nucléaire, la propagation de ces particules couvre de un à plusieurs km.

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Action biologique des radiations

Suivant leur énergie, ces rayonnements vont pénétrer plus ou moins la matière vivante.

Tous ont en commun de chasser les électrons périphériques de l'atome, ce qui entraîne la formation de " cations " , ou de groupes d'atomes qui possèdent des électrons célibataires et qui sont appelés " radicaux libres ".

L'action des radiations va en premier lieu porter sur les molécules d'eau dont l'homme est constitué à 90 %. La formation d'un radical libre se déroule selon le schéma suivant (radiolyse de l'eau) :

H2O -- Irradiation --> H2O+ + e-
puis H2O+ --> H+ + HO*

H2O -- Irradiation --> HO* + H* avec H*, HO* : radicaux libres

Les molécules d'eau sous l'influence d'une excitation ou d'une ionisation vont se dissocier pour former un radical OH* et un radical H*

Ces radicaux sont alors extrêmement réactifs et donc nocifs car ils produisent des phénomènes de réduction et d'oxydation qui modifient la structure cellulaire, ce qui se traduit sur une molécule d'ADN par des mutations ou bien la mort cellulaire dans le pire des cas.

Toutefois, si les expositions sont légères et espacées, les lésions pourront être réparées. Dans le cas contraire, il y aura saturation cellulaire et la réparation ne sera plus possible.

Les conséquences sont alors de deux types:

Des effets somatiques qui affectent l'individu, notamment les organes formateurs du sang (globules rouges) ou encore les muqueuses de la peau ou de l'intestin.

Des effets génétiques qui affectent l'espèce comme les modifications du patrimoine génétique.

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PROTECTIONS CONTRE LES RAYONNEMENTS

IL faut d'abord se protéger d'une irradiation émise par une source extérieure au corps. L'irradiation est dangereuse seulement pendant le temps d'exposition. La contamination est plus sournoise :

Elle peut être extérieure , par dépôt de matière radioactive sur les vêtements ou la peau .

Elle peut être interne par ingestion ou inhalation de matières radioactives.La contamination se prolonge alors tant que la substance est présente. (Retour)

Moyens de protection

La protection proprement dite se fait à 3 niveaux :

Par le temps : Pour les déchets par exemple, on attend la décroissance radioactive.

Par la distance : Pour une source ponctuelle, on sait que le débit de dose décroît à peu près à l'inverse du carré de la distance. Autour des grosses installations nucléaires, on définit les zones de travail (interdites et protégées) signalées par des balisages réglementaires. La manipulation des sources radioactives se fait par des robots ou des bras articulés commandés par l'homme.

Par écran : Tout matériau est caractérisé par un coefficient d'absorption en fonction de l'énergie du rayonnement. Par exemple, on utilise du plomb pou arrêter les rayonnements gamma et X. (Retour)

Radioprotection médico-légale

La radioprotection regroupe l'ensemble des recherches, travaux et techniques concernant les moyens de prévenir et de réparer les effets néfastes des rayonnements ionisants.

La radioprotection médico-légale consiste à protéger les travailleurs radiosensibles (maladies du sang...) et les femmes enceintes des rayonnements radioactifs.

Une série d'examens (hématologie : propriétés physiques et chimiques du sang, ophtalmologie, radiotoxicologie et spectrographie ( du corps entier) est pratiquée à toute personne embauchée qui sera exposée aux rayonnements.

Sur les postes de travail; les manipulateurs et les responsables sont médicalement formés en cas d'incident. Les "normes de sécurité" qui correspondent aux doses considérées comme supportables sont périodiquement révisées grâce à l'évolution des connaissances. Trois règles contrôlent la limitation des doses individuelles et collectives :

Justifier l'activité par rapport aux avantages.

Renforcer les techniques de protection pour que l'exposition soit la plus courte et la moins intense possible.

Les doses reçues et émises doivent être strictement inférieures aux limites fixées.
Aujourd'hui, dans le domaine de la radioprotection; on doit respecter simultanément la limite de dose pour chaque organe pris isolément.

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Plan d'urgence en cas d'incident nucléaire

En cas d'incident nucléaire, un plan d'urgence interne est activé. Il permet la mise en place des moyens nécessaires pour :

Donner l'alarme en temps voulu.

Prendre des mesures pour limiter l'extension de l'accident.

Assurer l'évacuation du personnel de la zone d'activité.

Collecter les informations permettant d'évaluer l'importance de l'accident.

Mettre sur pied les équipes d'intervention.

Informer les personnes et les organismes qui doivent être tenu au courant de la situation.

Si l'incident est considéré comme assez grave, un Plan Particulier d'Intervention (P.P.I) est activé. Il permet l'évacuation de la population dans un rayon de 5 km et son confinement dans un rayon de 10 km. Certains produits peuvent être interdits à la consommation.

Si l'accident de Tchernobyl, en 1986, a fait tant de victimes c'est parce que la plupart des mesures n'ont pas été respectées.

En 1993, 477 incidents mineurs (anomalies de fonctionnement ou incidents susceptibles de développement ultérieur) ont été déclarés en France. Selon un rapport du professeur Rasmusen (U.S.A), il y aurait un sinistre provoquant la mort de 10 personnes tous les 3 millions d'années.

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DOSES ET EQUIVALENTS DE DOSES

L'action d'un rayonnement se limite principalement à une ionisation. Or, le nombre de paires d'ions formés est sensiblement proportionnel à l'énergie absorbée.

Unités de mesure

Une mesure physique : la dose est l'énergie absorbée sur la masse de la substance irradiée. Celle-ci s'exprime en Gray (Gy). 1 Gy = nombre de joules / masse en kilogrammes
On utilise aussi plus couramment le rad valant le centième d'un Gray. (Retour)

Une mesure biologique : l'équivalent de dose
La dose, mesure physique rigoureuse ne permet pas une évaluation des dégâts enregistrés chez un être vivant; ces dégâts dépendent de multiples facteurs comme l'espèce, le type de cellule, le degré d'exposition, la répartition de l'exposition, sa durée etc....

Il a donc été mis en place une unité de mesure basée sur des observations médicales et biologiques et fondée sur des facteurs arbitraires.
Cette mesure biologique s'appelle l'équivalent de dose, exprimée en Sievert (Sv) mais plus couramment utilisée en rem (1 Sv = 100 rem) c'est à dire en "Radiation Equivalent Man".

Cette unité s'obtient en multipliant la dose absorbée (rad) par deux facteurs; le Facteur Qualité (FQ) et le Facteur Distribution (FD).

On a donc : ED(rem) = D(rad) x FQ x FD

Le Facteur Qualité est pris arbitrairement à 1 pour les photons et les électrons et à 10 pour les particules alpha les plus destructives.

Le Facteur Distribution vaut 1 lorsque l'on a affaire à des radionucléides répartis uniformément dans l'organisme comme le potassium 40; 5 pour des radionucléides répartis irrégulièrement dans l'organisme.

Les unités de mesure (récapitulatif) .

Grandeur mesurée

Définition Ancien Système

Définition Système International

Activité

CURIE (Ci)

1Bq = 27.10-12Ci

BECQUEREL (Bq)

1 désintégrations/s

Dose absorbée : Quantité d'énergie reçue par l'unité de masse irradiée

RAD

1RAD = 0.01 Gy

GRAY (Gy)

Equivalent de dose : Effet des rayonnements sur l'organisme

REM

1REM = 0.01 SV

SIEVERT (SV)

Quelques ordres de grandeur

1 mSv Radiographie pulmonaire

2 msv Irradiation naturelle moyenne en France

5 msv Limite d'exposition externe pour la population

50 msv Limite d'exposition externe pour les travailleurs de catégorie A (travaux sous rayonnement) de l'industrie nucléaire

0,3 Sv Modification spontanément réversible de la formule sanguine

1 Sv Hospitalisation pour bilan (exposition corps entier)

4,5 Sv Dose létale 50

6 Sv Erythème (irradiation locale)

40 à 80 Sv Dose utilisée en radiothérapie .

A l'imprécision de l'équivalent de dose vient s'ajouter le problème du milieu naturel.

En effet, nous sommes constamment soumis à une irradiation naturelle, dite "de base" qui provient principalement des rayonnements cosmiques du soleil et de la radioactivité de l'écorce terrestre.

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Principales sources d'irradiation en France

Irradiations naturelles (doses moyennes annuelles en µSv)

             Radioéléments naturels incorporés dans l'organisme 240 (40K, Ra, Th, etc...)
             Rayons cosmiques 300 à 1000 (à 2500 m d'altitude)
             Radioactivité du sol 460 , (2000 à 3000 dans les régions granitiques)
             2000 dans les régions où l'eau est riche en éléments radioactifs

Irradiations d'origine humaine (doses moyennes annuelles en µSv)

             Voyages aériens :1 (Ecarts individuels considérables; atteint 2500 à 5000 pour les équipages des avions)
             Montres à cadran lumineux : 5 (Atteint 100 pour certains types de montre)
             Divers : 10 (engrais phosphaté, télévision, combustion du charbon, etc.)
             Voisinage d'une centrale nucléaire : 20 (Petites variations en fonction des lieux d'habitation; atteint 40 pour toute personne vivant à proximité immédiate de la centrale)
             Irradiations autres que médicales ou militaires : 40
            Radiologie médicale : 1000 (Ecarts individuels considérables selon l'âge et la fréquence des examens radiologiques )

Ces rayonnements varient aussi en fonction de l'altitude et du milieu géologique pouvant atteindre ainsi dix fois plus que la normale. De plus, certaines radiations artificielles comme l'accumulation de radon dans une maison, l'exposition prolongée devant un téléviseur ne peuvent pas toujours être pris en compte. Ainsi des populations soumises à une radioactivité plus faible ou plus forte que la normale réagissent plus ou moins fortement à une irradiation, ce qui ne permet pas des évaluations précises. (Retour)

Effets stochastiques et non stochastiques

Il s'agit du problème de diversité de réponse chez une population à un rayonnement radioactif. Il faut toutefois préciser qu'une exposition peut se traduire soit par une irradiation (exposition à une source radioactive extérieure et limitée dans le temps) soit par une contamination (fixation de particules radioactives dans l'organisme) externe (formation de dépôts sur la peau ou dans les cheveux) ou interne (ingestion de radionucléides).

Effets stochastiques : C'est la conséquence aléatoire à long terme d'une exposition qui ne dépend ni de la dose reçue, ni de la fréquence des rayonnements. Les cancers et les altérations du génomes sont des effets stochastiques.

Effets non stochastiques : Ce sont les effets immédiats, prévisibles et obligatoires d'une exposition à une source radioactive. Ainsi des phénomènes aléatoires renforcent l'imprécision des mesures d'équivalent de dose.

Quelques conséquences sur l'organisme vivant après une irradiation : Doses (Sv) : Effets (dose unique)

            1000 : Mort dans les minutes qui suivent
            100 : Mort dans les heures qui suivent
            10 : Mort dans les mois qui suivent
            7 : 90 % de mortalité dans les mois qui suivent
            6 : Troubles sanguins et digestifs graves, diarrhées et vomissements, risque de perforations intestinales
            4 à 2.5 : Nausées, vomissements, vertiges dès la fin de l'irradiation, modification de la formule sanguine, risques mortels élevés en cas d'infection
            2 : 10 % de mortalité dans les mois qui suivent
            0,5 à 1 Troubles digestifs légers, épilations partielles, fatigabilité persistante (plusieurs mois), augmentation significative des cas de cancers, stérilité permanente chez la femme, stérilité pendant 2 à 3 ans chez l'homme
            A partir de 0.05 Modification de la formule sanguine.
 

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LA POLLUTION NUCLEAIRE

Causes et conséquences

Les principales causes de la pollution radioactive de la biosphère sont les essais atmosphériques d'armement nucléaire. Pourtant, depuis le traité de 1962 interdisant ce type d'expérimentation, plusieurs états l'ont mis en œuvre et l'on observe une baisse considérable de la pollution nucléaire.

Par ailleurs, beaucoup de préoccupations sont apparues depuis liées au développement de l'industrie électronucléaire, préoccupations qui mettent en cause les effets biologiques, les risques écologiques et le temps des radiations. Tout ceci étant dû aux déchets radioactifs et surtout ceux rejetés sous forme diluée dans les eaux continentales et marines.

Les mines d'uranium qui présentent des risques pour les mineurs à cause d'un gaz radioactif mais aussi les roches dites "stériles" pouvant provoquer une pollution des eaux de surface font partie des causes de pollution.

Les réacteurs électronucléaires les plus utilisés : les réacteurs à eau pressurisée contaminent l'air et l'eau. Ces réacteurs fonctionnent par refroidissement grâce à de l'eau sous pression; or, ayant fréquemment des ruptures de tuyauteries, l'eau est contaminée et déversée dans les eaux naturelles.

Par ailleurs, les problèmes de contamination de l'environnement proviennent plus particulièrement des usines de retraitement des combustibles. En France, par exemple nous avons l'usine de retraitement de "La Hague" qui à elle seule a le droit de rejeter plus de radioactivité que toutes les centrales électronucléaires de la planète réunies; ceci étant expliqué par sa position géographique et climatique.

Toutes les usines ont pour but de séparer la matière non brûlée radioactive et le plutonium des déchets radioactifs pour pouvoir ensuite les acheminer dans différents lieux selon leurs radioactivités. En outre les techniques ne sont pas efficaces à 100% ce qui laisse encore présager une pollution de l'air et de l'eau.

La quantité considérable de déchets radioactifs est dû au développement de l'énergie atomique. Dès 1980 on a vu apparaître aux Etats-Unis une forme de retraitement des déchets qui consiste à mettre en piscine des conteneurs contenant des produits radioactifs.

La pollution nucléaire se traduit donc par une hausse de la quantité d'irradiation reçue par l'homme aussi bien intérieurement qu'extérieurement.

Pour l'espèce humaine, les risques de contaminations biologiques sont très importants dû aux retombées radioactives mais aussi aux rejets des déchets dans l'eau; et -(comme tout le monde en a entendu parler) - à l'accident de Tchernobyl, qui a contaminé tout le paysage sur au moins 30 km de rayon.

Par ailleurs, la pollution des sols les laisse inhabitable pendant plusieurs décennies. (Retour)

Les problèmes des déchets

Le problème majeur des déchets est leur retraitement et leur masse considérable.
La plupart des radionucléides est contenue dans des effluents liquides. Ces derniers sont concentrés et stockés dans des récipients étanches soumis à de nombreux test.
Cependant les gaz rares radioactifs et quelques radioéléments sont rejetés dans l'atmosphère au niveau des évaporateurs. De plus, des produits radioactifs ne pouvant être récupérés à 100% sont déversés dans les fleuves et mers sous forme diluée. L'industrie nucléaire ne pouvant pas détruire et modifier les rayonnements émis, elle ne peut protéger l'homme qu'en diluant et en stockant les déchets radioactifs.

Une solution provisoire a été trouvée par le C.E.A (Commissariat à l'Energie Atomique) en France pour faire face au volume très important des déchets radioactifs. Cette solution consiste à déshydrater les effluents et à insolubiliser les déchets qu'ils renferment par vibration à haute température dans de la pâte de verre. Les cylindres de verre sont alors stockés dans les conteneurs sous des couches profondes en sous-sol.

Il y a aussi une autre forme de stockage; le stockage en tumulus, c'est à dire que les déchets sont enrobés dans du bitume puis mis en fûts. Ensuite on déverse, sur l'empilement, du gravier et ceux dont le conditionnement ne suffit pas sont enrobés de béton (deuxième couche).Cependant Il faudrait une surveillance prolongée en fonction de leur période radioactive et de la contamination du site (300 ans).

Les déchets d'uranium et de plutonium sont traités physiquement et chimiquement puis stockés dans des conteneurs en attendant d'être réutilisés. Cependant la durée radioactive des déchets étant très importante pour certains produits, il faudra trouver une solution plus appropriée et détruire physiquement ces déchets car on ne peut pas assurer l'étanchéité des fûts sur de telles durées.

Ainsi ce problème de pollution fait l'objet d'une recherche permanente de façon à réduire le volume d'activité des déchets nucléaires. Nous ne pouvons protéger la population, pour le moment, que par le respect des règles de sécurité nucléaire et la maîtrise de la gestion des déchets. (Retour)

                                                                                                        

 

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